Kader Fahem, prof de guitare d’Yvan Le Bolloc’h

Le joueur lorrain de flamenco-jazz Kader Fahem a intégré l’équipe d’Yvan Le Bolloc’h sur scène et multiplie les grandes dates. Pas de quoi impressionner celui qui sait parfaitement d’où il vient et où il va.

« Ma guitare s’intègre parfaitement dans ce que fait Yvan Le Bolloc’h et son équipe », explique le Longovicien Kader Fahem (à gauche). Photo DR

L’émission Thé ou café sur France 2 en juin, Le Plus grand cabaret du monde de Patrick Sébastien à la rentrée, ainsi que l’émission de Thierry Ardisson, la Fête de l’Humanité du 13 au 14 septembre… : non, le joueur de flamenco-jazz longovicien Kader Fahem, installé à Bouligny, n’attrappe pas la grosse tête depuis qu’il a rejoint, en mai, l’équipe d’Yvan Le Bolloc’h sur les scènes musicales. « Ma carrière n’a pas débuté lors de notre rencontre, à Saint-Ouen en 2008. Je jouais déjà avant, et j’ai fait un bon nombre de télévisions en France et à l’étranger sans lui », explique l’intéressé.

Preuve de ce qu’il avance : il sera l’invité de Khaled à l’Olympia, à Paris en octobre. « J’espère pouvoir y être, car Yvan Le Bolloc’h demande beaucoup de disponibilité pour la tournée, liée à la sortie du nouvel album. » Ce dernier se nommera La Manoucherie royale et devrait voir le jour en octobre. Kader Fahem n’en aura composé aucun titre. Mais peu importe. « Yvan me connaissait depuis cinq ans et me demandait souvent de le rejoindre sur scène quand on partageait l’affiche d’un festival. Et il y a quelques mois, le guitariste de son équipe les a lâchés. Il a pensé à moi, j’ai accepté. Cela ne remet pas en cause mon travail, je ne me travestis pas. Il veut proposer une palette de couleurs et de cultures sur scène. Avec lui, un Breton, des gitans, un Italien, une Hollandaise, et moi, Algérien d’origine. C’est dans la continuité de ce que je fais depuis mes débuts. »

Les pieds sur ses terres

Le volet politique et social de ce que la bande présente n’est pas non plus pour lui déplaire. « Yvan a un discours fédérateur et défend les minorités, les personnes handicapées, le Front de Gauche, et intercale de petits sketches sur ces thèmes. Il termine souvent les concerts par la phrase : “On a tous le même sang dans nos veines, et il est rouge”. Il est très engagé. Ça me va, surtout à notre époque où certains, comme les Roms, sont pointés du doigt. Je lui rappelle souvent en berbère que je suis “amazigh”, c’est-à-dire un homme libre ». Même si le Longovicien est devenu le professeur de guitare flamenca d’Yvan Le Bolloc’h et l’accompagne dans cette nouvelle aventure sur scène, il garde les pieds sur terre. Ses terres, plus précisément. « Je ne me vois pas changer de vie, ou de ville. Je suis bien dans mon Pays-Haut. Et Je vais continuer avec mon trio, mais aussi d’autres collaborations. Je prépare, par exemple, un spectacle autour du conte et de la musique, sur le thème de la transmission avec le Gueulard de Nilvange. »

Sébastien BONETTI.

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