Keith Richards, son « grand-papa et sa première guitare » – L’Orient

Il n’a pas trempé sa plume dans l’encre des Rolling Stones, lui préférant celle de sa propre enfance. Aux tout-jeunes, il dédie ainsi un ouvrage intitulé Gus et moi : l’histoire de mon grand-papa et de ma première guitare, illustré par les pinceaux de sa fille Théodora (29 ans).
En apprenant qu’il allait devenir grand-père pour la cinquième fois, le célèbre pilier des Rolling Stones (aujourd’hui 70 ans) a voulu rendre hommage à son aïeul surnommé Gus et qui, depuis son enfance, lui avait montré le chemin de la musique. Déjà dans sa biographie intitulée Life (publiée en 2010), il avait consacré un chapitre à cet aïeul. En ces périodes de fêtes, il a voulu que la jeune génération se tourne vers l’ancienne et vice versa, car il y a beaucoup à puiser de part et d’autre. L’image de ce grand-père maternel, Théodore Auguste Dupree de son vrai nom, n’avait pas besoin d’être embellie. Il était musicien d’un orchestre de jazz big band et jouait de plusieurs instruments, tous alignés chez lui. Il les faisait découvrir à son petit-fils de 5 ans, Keith, puis le prenait par la main pour des promenades à travers Londres et la campagne. Une exploration du monde extérieur qui pouvait se terminer par une nuit passée sous un arbre à la belle étoile. Et en ville il y avait un passage obligé au magasin de musique, ne serait-ce que pour acheter une nouvelle corde pour un instrument et une autre pour pêcher à la ligne. Tout cela est plus que fascinant pour un enfant dont les oreilles résonneront toujours de ce «dinka-plink, dinka-plink» que produisent les cordes d’une guitare que l’on accorde. À présent, Keith Richards se souvient ainsi: «Dans ma famille, c’était de la musique non-stop. Ma mère jouait du Duke Ellington, Louis Armstrong et Ella Fitzgerald. Tout le monde chantait et jouait quelque chose. Je prenais des cours de musique sans me rendre compte.»

« Jouer la “Malaguena”, c’est tout jouer »
Chez son grand-père Gus, il y avait toujours une guitare sur le haut du piano, hors de portée de ses 5 ans. «Quand tu pourras l’atteindre, lui avait dit son grand-père, tu pourras l’essayer.» Un jour, l’enfant Keith entasse des livres sur une chaise et grimpe pour arriver jusqu’à l’instrument. Réaction de Gus : « Je vois que tu es sérieux. » Au point que quelques années plus tard, il formera avec un ancien camarade de l’école maternelle, Mick Jagger, un groupe musical, le «Little Boy Blue and the Blues Boys». Le tremplin vers les Rolling Stones.
En plus d’avoir égrené les souvenirs de son premier mentor, Keith Richards a refait les trajets effectués avec lui à Londres et les lieux visités. Emmenant avec lui sa fille, désireuse d’illustrer une histoire vraie et belle à faire rêver. Sur fond de lavis bleus, lilas et ocre, dégageant une certaine magie, elle a dessiné la panoplie tournant dans l’orbite de ces gens de l’art. Aussi bien les instruments de musique (piano, saxo, guitare, trompette, flûte, violon et notes de musique) que les objets de leur quotidien: Big Ben, théière, bus à deux étages et motifs architecturaux.
Ce livre est accompagné d’un CD sur lequel Keith Richards a gravé son histoire et interprété la si populaire musique de Malaguena. C’est la première partition qu’il avait exécutée, enfant, sous la direction de son grand-père qui lui avait dit: «Si tu arrives à jouer cet air, tu pourras tout jouer!» Il a tant joué de la guitare et l’a tant aimée, qu’il en est devenu la légendaire star au sein des Rolling Sones et en a collectionné plus de 350.

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