La conférence se termine au son de la guitare

Vendredi 14 juin, à la maison de La Boétie à Saint-Germain-d’Esteuil, l’association Médoc Culturel a eu le privilège de recevoir Antonio Cordoba Alcaid, président du Cercle des écrivains et du mémorial pour les républicains espagnols.

En introduction, le lien avec La Boétie était clairement établi : « Le discours de la servitude volontaire ». Une fois de plus l’accent est porté sur ce texte hélas toujours d’actualité. La guerre d’Espagne, entre 1936 et 1939 a coûté la vie à 600 000 personnes à travers plusieurs pays, dont la France. Parmi eux, des artistes et des intellectuels comme le poète Frederico Garcia Lorca qui fut fusillé.

Antonio Cordoba, fils d’une famille républicaine, est arrivé en France en 1939 avec de nombreux émigrés (la retirada). Avec ses parents, il s’installe d’abord dans le nord-est de la France puis la famille décide de se mettre à l’abri dans le sud. Ils arrivent à Perpignan, où ils seront arrêtés.

18 mois d’enfermement

Antonio, malgré son jeune âge va passer 18 mois dans un camp de concentration à Argelès-sur-Mer. « Malgré ces 18 mois d’enfermement, j’étais heureux car ma mère était à mes côtés, explique-t-il. J’ai toujours refusé de tomber dans le misérabilisme ». Libéré, il retourne en Andalousie où il travaille 9 ans sous le régime franquiste. De retour en France en 1951, il « tombe dans la marmite du syndicalisme » comme il le dit lui-même.

Sa quête actuelle est de faire ériger un mémorial pour les républicains espagnols qui, selon lui, sont oubliés. 70 d’entre eux ont péri sur le chantier de la base sous-marine de Bordeaux. D’où le choix d’Antonio d’ériger un mémorial à cet endroit. Le 11 novembre 2014, les républicains espagnols seront cités par toutes les mairies de France. La pose de la première pierre du mémorial s’est déroulée le 14 avril 2010 et Antonio se bat pour trouver les fonds et terminer le monument. En dehors de son combat, il est aussi l’auteur de plusieurs livres dont « Enfance andalouse ».

Après l’intervention d’Antonio Cordoba, la surprise fut grande de découvrir le talent caché de Segundo Cimbron, maire de Saint-Yzans-de-Médoc. Lui-même d’origine espagnole, il connaît bien l’histoire de ce pays et a accepté d’illustrer en musique cette conférence. Guitare en main, il a interprété avec beaucoup de sensibilité une dizaine de chants issus de la guerre d’Espagne, en expliquant chacun d’eux. Avec des rythmes doux, ou plus heurtés, le son de la guitare a résonné comme une prière lancée en hommage aux disparus de la guerre.

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