[Test] Two Notes Torpedo Reload

Multi-tâche attitude
Qu’est-ce que le Reload ? Un outil de travail hybride qui rassemble en une boite une bonne quantité des outils de travail dont un guitariste pourrait avoir besoin, particulièrement en studio. Pour les lister : Une boîte de direct (DI), un atténuateur/load box, un boîtier de reamping, et cerise sur le gâteau, le plug-in logiciel de simulation d’enceintes Wall of Sound III. J’en vois déjà certains sortir le traducteur automatique, pas d’inquiétude nous détaillerons les différentes fonctions et leur utilité !

Avant cela nous allons sortir la machine de la boîte. Contenu : le Reload, un câble secteur, le mode d’emploi contenant le numéro de licence pour le plug-in, et petit cadeau imprévu, un mini accordeur… les petites attentions font toujours plaisir ! Le Reload lui-même inspire confiance avec sa façade en bel aluminium brossé et ses connectiques et boutons de qualité. On retrouve en façade l’ensemble des contrôles et voyants ainsi que l’entrée guitare de la DI, et à l’arrière l’ensemble des connectiques. On remarque les 3 switches ground lift qui permettent dans certains cas de s’affranchir de ronflettes incommodantes. Encore un détail plaisant…

Silence, on envoie les watts !
Commençons par la fonctionnalité la plus parlante : L’atténuateur/loadbox. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ce type de matériel répond à la problématique selon laquelle un amplificateur à lampes ne délivre le meilleur de son son qu’en poussant le volume, ce qui rend tout ampli de plus de 15 watts inexploitable sur de petites scènes et encore moins chez soi. Les atténuateurs, en absorbant une partie de la puissance envoyée au haut parleur, laissent les lampes s’exprimer à volume raisonnable. A ce jour de nombreux constructeurs se sont essayés à l’atténuateur (Marshall, THD, Weber, Faustine, SPL…) avec plus ou moins de succès et à des prix extrêmement variables.

En ayant essayé quelques uns, j’avoue avoir été estomaqué par la qualité du Reload. Il utilise un système d’atténuation réactive, c’est à dire qu’il réagit au jeu, à la dynamique, aux fréquences de manière totalement naturelle. C’est assez bluffant, et on aura le plaisir d’entendre cruncher ses lampes de puissance à un volume qui ne couvre même pas une conversation ! A noter aussi le réglage de contour très efficace, qui, prévu pour compenser d’éventuels changements de grain et pertes de fréquences avec l’atténuation, se révèle un excellent outil pour sculpter le son.

Quant à la loadbox, il s’agit pour faire simple d’utiliser l’ampli de manière totalement silencieuse et d’utiliser le signal de puissance, via la sortie loadbox, en enregistrement.

Donc oui, il est bien possible avec la Torpedo Reload, de prendre votre vieux stack vintage Marshall, de chauffer ses lampes à fond les gamelles, et de jouir de ce son… au casque via votre ordinateur. Elle est pas belle la vie ?

Voir extraits dans vidéo : Canaux 1, 2 et 3 Peavey Ultra 112 avec haut parleur VHT chromeback. Prise de son Audix CX 111 . Master volume 50%, speaker attenuation 50%. Contour au centre, puis quart de tour à gauche (mid boost) puis quart de tour à droite (mid shift). Guitare Fender Stratocaster HSS manche maple, micros Anderson

Reamper devant son maître
Qu’est-ce que le reamping ? C’est une technique de son bien connue des gros studios. Le principe est simple : On enregistre le son de la guitare à nu, via une boite de direct, et ensuite on réinjecte le signal dans l’ampli, ou les amplis. Les avantages sont multiples. On peut cumuler les sons de différents amplis sur une même prise, on peut réaliser la prise si le guitariste est présent mais pas les amplis, ou encore se servir de l’ampli lors du mix, en le réglant en temps réel.

Le problème principal du reamping est l’adaptation d’impédance. Les sorties d’une carte son ne délivrent absolument pas les mêmes niveaux qu’une guitare entrant direct dans l’ampli, ce dernier n’aura donc pas la même réponse, le même gain et la même dynamique qu’avec une prise directe guitare dans ampli. L’objectif des boîtiers de reamping est donc de retransformer le signal pour qu’il ressemble un maximum à celui d’origine et que l’ampli se comporte normalement.

Le Reload regroupe donc la fonction DI pour enregistrer la guitare, et le boîtier de reamp pour réinjecter le son dans l’ampli. La DI est de qualité et respecte l’instrument avec une transparence certaine. Je regrette, juste pour le principe, qu’on ne puisse dériver le signal guitare vers un ampli afin de se monitorer pour l’enregistrement… Concernant le reamp, on notera la fonction « impedance match » qui permet, si vous avez sous la main la guitare qui a servi à la prise, de régler au plus près de l’original le signal réampé. Il suffit d’envoyer le signal à reamper dans le Torpedo, jouer en même temps la guitare qui a servi à la prise branchée dans l’entrée instrument, et d’ajuster le bouton « replay » jusqu’à ce que le voyant match « ok » s’allume. Simple et efficace !

Never Breaking The Wall
Le plug-in Wall of Sound mériterait (méritera?) un banc d’essai à lui tout seul car il s’agit d’un produit ultra complet qui peut s’utiliser dans bien des situations. On se contentera de souligner que dans le cas qui nous occupe c’est le complément parfait et indispensable du Reload. En effet, la sortie « loadbox » de celui-ci, en enregistrement silencieux ou atténué, ne comporte pas de simulation d’enceinte hardware, il faudra donc appliquer celle-ci de manière logicielle au sein de votre station de travail audionumérique. Reprenant l’architecture et la technologie chers à Two Notes, le WOS est sans doute le plug de simulation d’enceintes le plus complet à ce jour, et à mes oreilles le plus réaliste, mais ce point très subjectif reste sujet à débat !
Voir extraits dans vidéo : Canaux 1, 2 et 3 Peavey Ultra 112. Prise de son silencieuse (loadbox) . Master volume 50%. simulation de baffle WOS III, successivement 1×12 Electrovoice, 2×12 Elmwood en V30, 4×12 CAA en Greenbacks. Micros variés . Guitare Fender Stratocaster HSS manche maple, micros Anderson

Conclusion
La clientèle du Torpedo Reload s’annonce clairement professionnelle ou spécialiste. Ses fonctionnalités avancées, son domaine d’application, en font un outil pointu destiné à des utilisateurs qui veulent pousser à l’extrême les possibilités et la qualité de la prise de son de leur ampli, en toute situation, home studio, live, studio. A priori onéreux si on considère simplement une de ses fonctions, un rapide calcul nous démontrera que finalement ces quelques centaines d’euros pour un boitier de reamping ET une boite de direct ET un atténuateur ET une loadbox, sans oublier le plug-in Wall of Sound III, le tout de qualité studio, c’est une bonne affaire !
A suivre donc, mais le Reload pourrait vite devenir un standard absolu….

Voir démo en fin de vidéo  : Canaux 1, 2 Peavey Ultra 112 avec haut parleur VHT chromeback. Prise de son Audix CX 111 + WOS III mixés. Master volume 50%.

 Prix Public : 699 euros

Les plus
Un des meilleurs atténuateurs du marché, si ce n’est le meilleur
Fonctions extrêmement complètes
Look/qualité de fabrication

Les moins
Pas de dérivation sur la DI pour se monitorer
Pas pour tout le monde, tant par le budget que les fonctions

Fiche Technique
Atténuateur/Loadbox/Simulateur de baffle
Simulation thomann de plus de 50 baffles et 8 microphones
Sections EQ et effets
Impédance: 4, 8, 16 Ohm
Alimentation intégrée
Dimensions: 304 x 184 x 89 mm
Poids: 4 kg
Plug-in Wall of Sound III incl.
Connexions:
Entrée instrument Hi-Z en face avant
Unité de ré-amplification “Replay”: Entrée ligne et sortie amplificateur sur Jack 6,3 mm
Entrée thomann baffle sur Jack 6,3 mm (max. 100 Watt)
2 sorties baffles sur Jack 6,3 mm
Sortie Loadbox sur XLR symétrique
Sortie DI sur XLR symétrique

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