Imaginez la sensation… Gamin, Fabien Taverne est biberonné entre autres à Eric Clapton. Aujourd’hui, le Lillois joue au côté de l’ex-batteur attitré de l’auteur de «Layla». Et il partage la scène, ce jeudi soir à Lille, avec Katie Melua.
Il y a deux ans encore, Fabien Taverne apprenait l’anglais en Australie et pour vivre, faisait la plonge, travaillait en usine ou dans les champs. Ce mercredi en fin de matinée, il nous répondait par téléphone de l’hôtel Hilton à Lyon, vue sur le Rhône, avant la date du soir. « Niveau hôtellerie, on n’a pas à se plaindre. Il y a deux jours, on jouait à l’Olympia, on a dormi à l’Hyatt du boulevard Malesherbes. Ça me change de ma vie de prolo. »
Tournée européenne
Ce bouleversement, le Lillois le doit à un peu de chance et beaucoup de talent. Les postulants étaient naturellement nombreux, mais le musicien a été choisi peu avant l’été pour être le guitariste de la tournée européenne puis automnale de Katie Melua. La chanteuse aux 11 millions de disques s’arrête ce jeudi soir au Zénith de Lille. À 18 h, Fabien verra la famille, et autour de 21 h montera sur scène, continuant de s’émerveiller comme un gosse de jouer devant autant de monde et d’avoir une guitare différente par morceau, préparée par un technicien dédié à cette mission.
C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui qui joue de la six-cordes depuis tout petit… À 31 ans, il n’avait jamais eu une telle opportunité. En mai, il a participé au « Grand Journal » avec Little Mix, à « Champs-Élysées » avec Andrea Lindsay, à une date du NRJ Tour à Bordeaux avec Robin Thicke… « Mais c’était du play-back, on n’était pas branchés, je ne vais pas capitaliser là-dessus, même si c’était sympa de le faire. Vous arrivez peu de temps avant, ça se passe, et l’artiste vient vous voir après, merci au revoir. »
Sur la tournée de la belle Anglaise, c’est bien entendu du live. « Et si je ne suis pas le compositeur des morceaux, j’ai eu la liberté d’y mettre ma patte. » Ses qualités sont davantage sa musicalité que sa capacité à jouer vite et très technique. « Il y a plus rapide que moi, c’est sûr. Je suis issu du blues, et préfère émouvoir avec trois accords. »
Carte de visite
La belle histoire s’arrêtera peut-être à l’issue de la tournée. Mais une telle « carte de visite » sera à faire valoir. « Ça ne me déplairait pas du tout de continuer à accompagner des grands. Car parallèlement, je compose de mon côté. »
« Je saurai toujours prendre ma guitare, mon ampli et donner un concert. » Et ensuite s’asseoir lui-même au volant du camion. « Là, après chaque date, on part en bus, avec couchette. On en a un pour les musiciens, un autre pour les techniciens. Et il y a deux semi-remorques pour la technique. » Destination un bel hôtel, souvent atteint au milieu de la nuit, pour finir de se reposer. « Encore ce matin, j’ai déjeuné avec Henry Spinetti (l’ex-batteur de Clapton), qui est un peu devenu un oncle. Imaginez ! Non, vraiment, je ne m’en remets pas. »
Concert de Katie Melua ce jeudi 5 décembre, à 20h, au Zénith de Lille.
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