À la rencontre de Pépé et sa guitare

Porte-parole du concours, Pépé est passé lui aussi par ces premiers concours qui forgent le caractère. Il voit dans ces premières scènes un moyen efficace de prendre contact avec le milieu de la musique, dont on n’imagine jamais tous les tenants quand on est jeune et plein d’ambition.

«Ces concours te font sortir de ta zone de confort», a résumé au Trait d’Union l’artiste aux six albums (son dernier, «Engagé!», est sorti en septembre dernier). «Quand on commence, on a un groupe, on joue devant la famille, des amis, qui ne vont pas forcément te critiquer parce qu’ils pensent que c’est important pour ta confiance personnelle. Ces concours te font jouer dans des conditions professionnelles. C’est un bon test pour savoir si c’est vraiment ce que tu veux faire, avec un éclairage à gérer, avec un public qui ne te connait pas».

Pépé, Philippe Proulx de son vrai nom, s’est lancé dans le bain des concours pour jeunes artistes il y a 12 ans. «Ça a duré trois ans. J’ai fait les Découvertes de la chanson de Magog, les Découvertes de Magog, j’ai fait deux fois Cégep en spectacle». Pour lui, ces premières scènes ont été le moyen de se faire un nom, dans tous les sens du terme. C’est en effet au Cégep St-Laurent qu’il décidera de réduire son nom de scène à ses initiales. «Je voulais que les gens retiennent mon nom. Et ça a bien marché, au concours les gens criaient ”Pé-pé! Pé-pé!”» se souvient le natif de St-Basile de Portneuf, près de Québec.

On y apprend également la réalité de la scène. «Au début, on pense que pour faire un bon spectacle, il suffit d’une bonne toune. Mais c’est tout un show qu’il faut apprendre à livrer», dit Pépé.

Les bonnes rencontres

Les concours, c’est aussi l’occasion de rencontrer les gens du milieu. De jeunes participants, des techniciens, et aussi des artistes confirmés. Ceux-là, en général, ont des commentaires à donner, et quand ils sont critiques, mieux vaut écouter. «J’y ai croisé Robert Charlebois, Louise Forestier… Ces gens-là ont des critiques constructives à donner», commente Pépé. «Louise Forestier, je l’ai rencontrée en 2003, elle m’a dit que je chantais trop vite. Sur le coup, je me suis dit ”pour qui elle se prend”? Mais je me suis rendu compte que mon débit gâchait mon propos. Puis, quand ces gens-là te critiquent, ils font ça pour toi».

Et côté rencontre, les finalistes de MusiQualité seront servis, entre un atelier avec Pépé et sa guitare, deux avec Christian Sbrocca, et un autre avec Josée Goulet, qui a l’habitude de former les jeunes artistes du coin. Perfectionnement dans l’écriture des chansons, source de motivation, jam session… L’occasion est belle d’apprendre de la part de professionnels et de se tisser un premier réseau de contacts. «Moi, mon père était comptable, ma mère était femme au foyer. Je ne faisais partie d’aucune clique. Ces concours m’ont donné un chance», dit Pépé. «Tu ne sais jamais si tu vas y croiser un décideur qui va te lancer dans un festival. Et se faire juger par des gens, ça t’enrichit en tant que personne».

Inscriptions pour les artistes de 12 à 35 ans, seuls ou en groupe, sur le site de MusiQualité: www.sodam.qc.ca/musique/musiqualite.

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