Atteint du syndrome de Gilles de La Tourette, Thierry Bégin … – Radio

À 28 ans, Thierry Bégin-Lamontagne parcourt le monde avec son instrument. Il est un véritable virtuose de la guitare classique, et ce, malgré le syndrome de Gilles de La Tourette dont il est atteint.

S’il vit ses pièces musicales en symbiose avec sa guitare, c’est que, pour lui, elle représente beaucoup plus qu’un simple instrument. Elle lui a servi de phare à une époque sombre de sa vie. « Plus d’une fois, j’ai pensé au suicide », se souvient-il. 

Même si ses tics moteurs sont modérés, ils lui ont tout de même gâché son adolescence. « Tu sais, quand tu commences à faire des affaires comme ça, tu te dis que tu es fou et que tu n’es pas normal. Ce n’est pas vrai que je vais endurer ça. Ce n’est pas vrai que tout le monde va se foutre de ma gueule tous les jours », raconte-t-il. 

Sa mère, Joane Bégin, abonde dans le même sens. Selon elle, c’est la musique qui est venue apaiser l’adolescent. « Il y en a eu des choses difficiles à contrer. Il a changé d’école six fois! Lorsque sont apparus les symptômes, il faisait des spasmes chaque seconde! La seule façon que nous avions trouvée pour gérer ça et faire passer les crises, c’était de le prendre dans mes bras et de lui chanter des chansons. Juste ça, son focus changeait de place et à ce moment-là, il était capable de gérer ses spasmes. »

C’est exactement ce qui se passe encore aujourd’hui. Sur scène, personne ne peut deviner qu’il est atteint du syndrome de Gilles de la Tourette. « C’est dur à expliquer, mais je suis tellement concentré dans ce que je fais et c’est tellement important ce moment-là précis qu’aucun symptôme n’apparaît », explique le guitariste. 

Sa musique et son interprétation charment à ce point qu’il remporte pratiquement tous les concours auxquels il participe, et ce, aux quatre coins du globe. Sa première place remportée en début d’année au concours international José Tomas, à Petrer, en Espagne, lui a d’ailleurs valu une tournée de 22 concerts dans six pays différents. 

Une tournée qu’il effectuera au même moment où il termine des études supérieures en musique et tout en apprenant une sixième langue, le russe. Ses parents le croient d’ailleurs surdoué. « On s’en est rendu compte assez rapidement parce que, dès ses premières années de cours de guitare, il faisait le programme du Conservatoire de Toronto et qu’en trois ans de leçon, il a fait huit ans », soutient son père, Richard Lamontagne.

Malgré tout son talent, Thierry Bégin-Lamontagne peine à vivre de son art au Québec. Il envisage même de s’expatrier pour être reconnu à sa juste valeur. « Mais, tranquillement pas vite, je vais faire mon nom à l’extérieur et je reviendrai. Je reviendrai à Montréal… »

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