Brassens-Brel-Ferré le triptyque de Festival Guitares

SAINT-DIÉ

Ah, le Festival Guitares… C’est tellement bon qu’on se demande pourquoi il n’a pas été créé plus tôt… Un p’tit festival de potes qui aiment gratter et distiller leur bonne humeur. Voilà l’essence même du rendez-vous que l’association Vis-à-Vis propose à Saint-Dié pour la 6e fois, les 5, 6 et 7 juillet. Ça, c’est sympa, mais évidemment, ça ne suffit pas pour remplir le chapiteau que l’équipe de la présidente Dominique Rey va camper dans la cour de l’internat du lycée Jules-Ferry. Non, pour faire venir du monde, il faut certes de la bonne humeur et une bonne guitare, mais aussi un thème et une sacrée dose de talent (s). Et 2013 remplira ces deux impératifs.

Le thème, déjà. Un triptyque Brassens-Brel-Ferré, ça vous convient ? Oui, forcément ! Parce que ces trois monuments de la chanson française, c’est une place au soleil pour les belles mélodies et les textes qui touchent. Leur âme sera sur scène grâce à Jean-Michel Rey, directeur artistique du festival, paré pour remplir la case « talents » : il a choisi le meilleur pour rendre hommage à ces trois artistes, un par soir.

Brassens, dans les festivals dédiés, c’est Concurrence Déloyale. La réputation du groupe vosgien lui permet d’être partout, de quadriller les scènes d’ici et d’ailleurs pour chanter à sa façon les morceaux les plus connus – ou pas – du Sétois. Et on ne dit pas ça parce que Jean-Michel Rey y joue, non. Il y a aussi Gérard Delon, Michel Devard, Marianne Perrot et Jean-Marie Leduc. Un quinté gagnant… surtout lorsqu’il est précédé sur scène, le vendredi, par Fred Blondin, l’ami de Festival Guitares, le grand frère, l’invité permanent… le parrain ? En tout cas, on sait qu’il va copieusement allumer le chapiteau…

Un dimanche surprenant

Bon, c’est pas le tout mais faut passer au samedi. Parce que le samedi aussi est bon. Très bon. Après Morik et Lullabies, Brel entrera en scène. Pour de vrai. Si : Bruno sera là. Depuis le temps qu’il est sollicité par l’association, il a enfin trouvé une page blanche dans son agenda. C’est qu’il tourne, le neveu. Depuis les années 60 et ses premières chansonnettes poussées dans un cabaret bruxellois, il propose au monde entier ses chansons personnelles. Jusqu’en 1998 où, enfin, il ose. Et reprend sur scène les titres de son illustre tonton. Parce que Bruno, c’est le neveu de Jacques. Impossible de le nier : même gestuelle, même voix, mêmes traits. Même talent aussi, laissé en héritage. Un héritage que Bruno aime partager sur scène. Mais comme il ne vit pas sur le dos de son oncle, il propose également ses propres titres extraits de ses sept albums… Et dimanche ? Ne soyez pas impatients, comme cela… Oui, le dimanche tiendra également la route. Mais surprendra aussi, peut-être. Parce que c’est une adaptation très personnelle de Ferré qui sera proposée : ses textes en rap. Eh oui… Et comme ça dénote un peu dans la programmation habituelle de Festival Guitares, il fallait être certain de trouver celui qui a les épaules assez solides et le talent adéquat pour supporter le poids de cette initiative. Alors ce sera Trublion, le leader de La Vie d’Artiste. Un collectif qui puise au cœur des vinyles originaux toute l’essence musicale du poète et a finalisé son album « Ferré ce rap » après plus de trois ans de travail, « de remises en question et de rebondissements… » Rien que pour cette audace (et pour l’ensemble de la programmation et parce que c’est pas cher !), ça mérite le déplacement au royaume de la guitare…

Laure COSTALONGA

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