En septembre, la guitare classique sera reine pendant trois jours

La biennale du concours international Robert J. Vidal fera son retour à la rentrée. Elle a drainé depuis 2007 plusieurs dizaines de jeunes guitaristes du monde entier. Francis Gaurieau, le président du Comité d’animation culturelle (CAC), guette l’arrivé des inscriptions pour cette 4e édition et peaufine le programme. Car si l’objectif est d’accueillir des guitaristes solistes de haut niveau venu décrocher un prix et gagner en notoriété par cette reconnaissance officielle, les organisateurs proposent par ailleurs au public des instants musicaux rares et de grande qualité à travers toute la ville. Du cinéma au Logis de Plaisance en passant par l’église.

« Sud Ouest ». Rappelez-nous la genèse de ce concours Robert J. Vidal ?

Francis Gaurieau. C’est l’histoire d’une rencontre entre des personnes désirant honorer la mémoire de Robert-Jean Vidal. À la fin des années 50, ce grand guitariste avait créé son concours sur Radio France et il animait une émission hebdomadaire sur France Musique jusqu’à sa mort, en 2002. Jean-Claude Audouin, professeur de guitare au conservatoire de Barbezieux, avec Délia Estrada et Guilhermo Kisman, guitaristes argentins et ses amis, ont lancé en 2006 ce projet de concours. Une idée reprise par la Ville car il est un excellent moyen de promouvoir le conservatoire de musique. Un an plus tard, le premier concours était sur pied.

Comment se déroule le concours ?

Les épreuves se dérouleront comme d’habitude sur trois jours, cette année du jeudi 19 au samedi 21 septembre. Les éliminatoires auront lieu le jeudi au cinéma Le Club. Chaque candidat devra présenter un programme de douze minutes maximum, comprenant une pièce très technique de Roland Dyens de « Lulla by Melissa » et une ou plusieurs œuvres de leur choix. Pour la demi-finale du vendredi, toujours au Club, chaque candidat présentera un programme libre de vingt minutes. Enfin, samedi, la finale fera honneur à la salle spectacle de Plaisance, où chaque candidat jouera un programme de trente minutes. Toutes les épreuves sont publiques et gratuites. Mieux, pendant la délibération du jury de la finale, le public pourra entendre un récital de guitare donné par le gagnant 2011, Marko Topchii.

Combien d’inscriptions avez-vous à ce jour ?

Pour le moment nous avons enregistré 15 inscriptions, cinq de France et dix en provenance de l’étranger : Cameroun, Cuba, Corée du Sud, Russie, Chine, Canada, Pérou… La date limite pour déposer un dossier est fixée au 14 août. On peut donc espérer accueillir entre 20 et 30 candidats, comme pour les autres biennales.

Gardez-vous des liens avec les lauréats et avec les autres candidats moins chanceux ?

Nous gardons des liens surtout avec les gagnants, mais des candidats gardent également des contacts avec leur famille d’accueil. Ils sont très heureux d’être hébergés chez l’habitant, car ils apprécient le confort de leur séjour qui est entièrement gratuit. Ils n’ont pas à s’occuper des repas et d’autres petites choses d’ordre matériel. C’est important quand on sait le besoin de concentration qu’exige ce type de concours.

Pour le CAC, que représente le concours en termes d’organisation, de bénévoles et de budget ?

Une dizaine de personnes se mobilise et s’occupe de l’organisation. Le budget avoisine les 45 000 euros car un concours international de cette envergure doit être bien doté (1er prix 10 000 euros, 2e prix 7 000 euros, 3e prix 3 500 euros, 4e prix 1 500 euros). Il suffit de jeter un œil sur les autres concours internationaux… Nos partenaires nous font confiance depuis le début : la Ville de Barbezieux, la Région, le Département, la Communauté de communes des 4B, Leader +, le Fonds pour la création musicale, etc. Mais le coût, comme l’organisation, expliquent que nous avons choisi la formule de la biennale.

Cet événement culturel a-t-il rencontré une adhésion populaire ?

Je dirais oui, car chaque jour les épreuves attirent environ 300 personnes et beaucoup plus pour la finale. En 2011, le concours a été décalé de novembre à septembre pour ne pas être en concurrence avec d’autres concours en Italie et Espagne, et offrir aux habitants la possibilité d’entendre quelques uns des meilleurs jeunes guitaristes au monde. Pour séduire un public encore plus large, nous programmons cette année un concert le jeudi soir à l’église Saint-Mathias, avec le duo Flammes Co avec Arnaud Dumond et Vincent Le Gall.

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