Internationales de la guitare : Rachid Taha au meilleur de sa forme …

Notre héros franco-algérien a alterné et métissé rock, raï, post-punk et chaâbi pour le plus grand bonheur des 450 spectateurs.

Invité jeudi au Rockstor par les Internationales de la guitare, à Montpellier, notre raï-rock star nationale Rachid Taha a secoué un demi-millier de fans dans tous les sens deux heures durant. On l’avait rarement vu aussi décontracté et enflammé.  Cela fait un bien fou !

  

Il en va de Rachid Taha en concert comme de Miossec. On appréhende toujours un peu d’avoir à leur reprocher ce que précisément on affectionne chez eux : leurs fêlures si vous êtes poètes, leur déglingue si vous préférez. Combien de fois en effet les a-t-on vus bousiller leur répertoire adoré dans un micro bien intentionné mais corrodé au-delà de la corrosion par leur (à bout de) souffle ? C’est oublié !

Jeudi soir, Rachid Taha était au mieux de sa forme… et en haut-de-forme (on peut aussi dire chapeau-claque mais le jeu sur les mots marche alors beaucoup moins bien, quoique à l’oreille ça le fasse aussi !).


L’artiste en flamboyant rockeur tout de noir vêtu

Ainsi, quand en maintes occasions précédentes, il nous avait semblé voir son groupe puissamment le pousser, c’est précisément l’inverse qui s’est produit jeudi au Rockstore : la star franco-algérienne était tellement en canne et en verve que c’est son band (dominé par Hakim Hamadouche à l’oud et au chant) qui a paru parfois traîner un poil la guibole derrière lui. Pour le dire autrement, les musiciens l’ont ici ou là joué chanson quand lui, l’artiste, toujours, a flambé rock’n’roll !

Il gueule sa détestation des racistes

Rien de bien méchant, au fond, et surtout, trop sympa Rachid Taha. Deux bonnes heures durant, entre chaque chanson, l’ancien Carte de Séjour s’est plu à blaguer, faire des clins d’œil et à l’envi (souvent donc) gueuler sa détestation du nuage de xénophobie qui pollue l’atmosphère en France. “A bas les fascistes ! A bas les racistes !”, a-t-il répété. Et d’halluciner devant la “nullité” du pouvoir en place : “C’est pire qu’avant ! Avant, le FN était à quoi ?… 5 % ? Et maintenant il est dans les 30 % !”

Mais plus que ces coups de gueule ce sont ses chansons qui ont plaidé pour sa cause. Ses compositions éclatantes (dont bien sûr Voilà voilà qui ne parle pas d’autre chose et qui fut terrible !) mais aussi celles des autres, délicieuses ritournelles populaires, vieux airs oranais ou hymnes rock tapageurs (Rock El Casbah, forcément). Et un soleil de percer la grisaille ambiante. De nuit, pas un mince exploit. Merci Rachid Taha !
 

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