Le 31 mars à 6h00 par JMC

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Pendant un mois, le luthier du Soler, Jean-Yves Alquier, expose ses guitares chez Dupont, avenue Daumesnil à Paris.On peut habiter le Soler et créer les guitares les plus design du monde. Jean-Yves Alquier, luthier depuis une quinzaine d’années, n’a toujours pas fait fortune, mais il a acquis la reconnaissance en frappant un grand coup. Il a d’abord fallu apprendre et comprendre. “La guitare c’est un peu comme avec une femme. J’ai tout de suite eu envie de l’allonger et de comprendre comment ça marche” aime-t-il à dire. Mais une fois que le métier est là, que la technique est maîtrisée et que l’instrument n’a plus de secret, comment assouvir sa créativité ? “J’avais un peu l’impression de végéter par frilosité, d’être cantonné à faire de belles copies, de m’accrocher aux valeurs sûres. J’ai eu envie de remuer le milieu de la lutherie avec l’idée de faire de la guitare ce qu’est la voiture en matière d’esthétique et de design”. Le déclic s’est fait lors de sa première participation au salon de Montréal. Il fallait y retourner avec de quoi surprendre, de quoi se faire remarquer.

Un triptyque conceptuel

C’est une guitare en hommage au jazz, la “Air Mail Special” qui inaugure une série de trois instruments conceptuels. Chaque pièce qui la compose est unique. “Et surtout, il ne fallait pas se rater sur les finitions, être irréprochable”. Présentée à Montréal, la guitare connaît un vif succès, sujet d’articles de presse et trouve un acheteur américain. Jean-Yves Alquier conçoit et construit un deuxième instrument en hommage à la guitare américaine, “Un instrument que personne n’avait osé toucher depuis 1930”. Il s’agit d’un dobro à trois résonateurs dont le design est particulièrement réussi. Elle fait une pleine page dans la presse spécialisée et permet à un luthier français d’être pour la première fois dans un livre de Robert Shaw, “the” spécialiste de la guitare. Conforté dans sa démarche, le luthier catalan prend tous les risques. “J’ai alors décidé de faire un instrument qui n’existe pas en rendant hommage à Eric Satie, un électroluth à huit cordes, manière de secouer le milieu de la guitare classique”. Celui-ci fait la couverture de la revue américaine ‘Premier Guitar’ et frappe les esprits du milieu. “Ca m’a permis d’asseoir une notoriété nationale, d’être reconnu par les plus grands, de valider mon savoir-faire”.

Le paradoxe du métier

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