Malmené par 728

Serge Lavoie est reconnu comme le «gratteux de guitare» à cause de la tristement célèbre matricule 728. Malgré la violence qu’il a subie, il n’en veut pas à celle qui a chamboulé sa vie.

Le musicien de 50 ans a été profondément traumatisé par ce qui s’est produit le 12 octobre 2012.

«Je pensais que c’était la fin. J’étais à genou par terre pendant qu’elle tirait sur ma gorge, j’étais certain de mourir», se souvient-il.

Stéfanie Trudeau, alias Matricule 728, avait pourchassé Serge Lavoie dans un logement pour lui serrer violemment le cou et le sortir dehors pour l’arrêter. La vidéo de son arrestation musclée avait fait le tour du web.

Cet événement a complètement changé sa perception des policiers. L’indifférence qu’il avait pour la police s’est transformée en volonté de changer les choses.

«Comment peut-on avoir une police qui est aussi violente avec ses citoyens, alors qu’on vit dans une des villes les plus paisibles du monde?» se demande-t-il.

Les gens qui ont vécu de la violence des policiers l’interpellent de plus en plus.

«Mon but, c’est que plus personne ne soit tabassé par la police. Je veux que les policiers comprennent mieux les enjeux et les réalités de notre ville afin de réagir en conséquence», souhaite-t-il.

Pas d’aide psychologique

Mais avant de s’impliquer, M. Lavoie a vécu de durs moments après son arrestation musclée.

Le plus difficile a été de voir l’agent Trudeau retourner au travail le lendemain pendant que lui s’est retrouvé avec des accusations d’entrave et de voies de fait sur le dos.

D’autant plus qu’il n’a pu être indemnisé comme victimes d’actes criminels à cause de la poursuite, qui a finalement été retirée.

«J’avais besoin de traitement psychologique. Je n’ai pas travaillé pendant six mois. J’avais besoin de comprendre pourquoi ça m’était arrivé», explique-t-il.

Ce sont ces recherches qui l’ont amené à ne pas garder de haine envers Stéfanie Trudeau.

«Je ne suis pas fâché contre elle parce que ce n’est pas de sa faute. Elle ne devrait pas être dans la police, elle devrait avoir de l’aide», estime-t-il.

Invitation de Marc Parent

À sa grande surprise, lors de l’assemblée publique de la Commission de la sécurité publique qui a eu lieu mardi, le chef du SPVM l’a invité à le rencontrer.

Emballé par cette nouvelle, il espère pouvoir présenter quelques idées.

«Je pense qu’il devrait y avoir un BAC pour être policier, car j’estime qu’une formation en psychologie notamment est nécessaire. Aussi, on s’en va vers une militarisation de la police et je ne pense pas que ce soit la voie à suivre», croit-il.


Stéfanie Trudeau doit comparaître prochainement pour des accusations de voies de fait simples. Serge Lavoie et trois autres victimes lui réclament aussi 400 000 $ au civil.

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