Pause guitare à Albi : un budget revu à la baisse

«L'affiche 2014 aura de la gueule même si on ne peut prendre aucun risque»./ Photo DDM JM Lamboley

«L’affiche 2014 aura de la gueule même si on ne peut prendre aucun risque»./ Photo DDM JM Lamboley


L’édition 2013 de Pause guitare est déficitaire de 300 000€. Le festival espère une aide des collectivités. Il annonce une réduction du budget l’an prochain.

Le festival Pause guitare 2 014 se prépare déjà. Le directeur d’Arpèges et Trémolos, Alain Navarro, fait le point sur la situation financière.

Quel est le montant du déficit de l’édition 2 013 ?

Il atteint 300 000 € sur un budget global de 2,2 millions d’€. Cela peut paraître gros mais ça ne fait que 13 % de notre budget.

Quelles en sont les raisons ?

Nous avons fait 25 000 entrées payantes alors qu’il en fallait 31 500 pour arriver à l’équilibre. Les deux causes essentielles sont l’annulation de Tracy Chapman qui devait venir. Sur cette soirée, nous perdons 3 000 entrées. Et puis en raison du Tour de France qui était à Albi le vendredi, nous avons dû décaler nos dates à lundi, mardi. Or, les deux premiers jours de la semaine, il est difficile de faire venir le public. On aurait préféré faire le festival du jeudi au dimanche. Le mauvais temps de mi-juin a aussi joué sur la morosité ambiante. Les gens avaient du mal à se projeter sur l’été et le festival.

Comment allez-vous résorber ce déficit ?

On est dans une situation un peu paradoxale : on est au bord du vide tout en étant obligé de préparer notre 18e édition pour qu’elle soit la plus belle possible. On a sollicité la municipalité d’Albi. Le maire a toujours dit que la ville serait présente si un jour on était en difficulté. Philippe Bonnecarrère tient ses engagements. Il va proposer au conseil municipal de voter une subvention exceptionnelle de 150 000 €. Étant un festival de territoire avec un public qui vient à 96 % de Midi-Pyrénées, nous avons aussi sollicité deux autres partenaires institutionnels, le conseil général et la Région, à hauteur de 75 000 € chacun. On est suspendu à leur décision. On croit qu’il y aura une volonté de soutenir notre festival. C’est la première fois qu’on a une difficulté majeure en 17 ans.

Êtes-vous optimiste sur la décision des deux collectivités ?

On n’est pas gourmands en subventions. La moyenne des aides publiques pour les festivals est de 33 %. Chez nous, c’est 16 %, soit 330 000 € pour les trois partenaires dont 192 000 € pour la ville d’Albi. Pause guitare est le 2e festival de la région. Nous avons réussi à développer les partenariats privés. En moyenne, cela représente 8 % du budget des festivals. Chez nous, c’est 27 %. On demande de la solidarité aux collectivités. Pour aller dans une image rugbystique, je dirais que nous sommes dans la Pro D2 des festivals. On leur demande de nous aider à ne pas descendre en Fédérale 1.

Vous avez quand même des satisfactions ?

Le public a répondu présent au théâtre et les jeunes étaient là pour Sexion d’assaut, complet en un mois et demi. Le site de Pratgraussals a été convaincant. Le public y a trouvé ses marques. Nous avons aussi un espace partenaires qui n’existe nulle part ailleurs dans le Tarn avec 2 400 personnes en quatre jours. La scène franco-canadienne a presque affiché complet et je n’oublie pas nos 500 bénévoles qui se sont donnés à fond. Enfin, nous avons été très contents des concerts d’Iggy Pop, Martin Solveig, Mika, Crosby et Patrick Bruel.

Que prévoyez-vous en 2014 ?

Si le festival continue à exister, nous sommes sur un projet sur 3-4 ans. L’idée serait de partir du quartier culturel des Cordeliers avec le Gymnase et le Grand théâtre et d’aller jusqu’à Pratgraussals avec la passerelle. On aimerait dès l’an prochain avoir un salon des métiers de la musique et retrouver le festival off gratuit.

Tiendrez-vous compte du déficit de cette année ?

Par souci d’économie, on passera à un format de trois jours sur Pratgraussals comme en 2012. Mais l’affiche aura de la gueule même si on ne peut prendre aucun risque. Il y aura au moins deux têtes d’affiche internationales. À Pratgraussals, nous mettrons deux scènes dont une plus importante, avec six artistes par soirée, du vendredi au dimanche, aux alentours des 9,10, 11 juillet. Au grand théâtre, nous prévoyons aussi des têtes d’affiche pour un public différent. Avec un jour de moins à Pratgraussals, le budget sera revu à la baisse à 1,7 million. En octobre, j’aimerais annoncer un nom d’artiste anglo-saxon et un artiste de chanson française qui viendront en 2014.

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