Poésie sur guitare électrique… – L’Orient

Il est 21h15, le pub est déjà plein d’une foule impatiente d’entendre les poètes. La première partie commence. Dès que Majd Chidiac se présente et commence à réciter son poème sur Gaza, des hurlements jaillissent du public jusqu’à le perturber. Puis vient Sara Sibaï, une jeune étudiante, suivie d’Ihssan Azmeh, l’un des fondateurs d’el-Yafta, qui revendique farouchement son choix de réciter ses poèmes en arabe. L’un d’entre eux est une ode triste à un amour perdu. Pendant ce temps, le guitariste Jawad el-Mawla égrène des notes de blues mélancoliques.
Puis monte sur scène Théa Khoury qui déclame son poème sur tout ce qui peut aller mal pendant une journée, d’un ton écœuré. Arrive alors Carmina Khaïrallah qui entonne sa revendication de la liberté. Enfin, pour clôturer cette première partie, Zakaria Jaber, accompagné du guitariste Jawad et de son blues langoureux, raconte avec nostalgie, en arabe, une histoire drolatique vécue avec une femme.
Pendant l’entracte, le guitariste Jawad enflamme la salle avec son brillant solo de Catfish Blues.
La deuxième partie de la soirée commence ensuite avec Assem Bazzi, qui est aussi l’un des membres fondateurs du groupe. L’un de ses poèmes raconte la métamorphose de Beyrouth entre le jour et la nuit. Ses descriptions magiques de la ville rendent l’audience euphorique. Mohammad Halwani monte ensuite sur scène puis le poète Mazen el-Sayed (el-Rass) qui, avec un rythme impressionnant, sera le seul poète de la soirée à réussir à hypnotiser l’audience avec son rap ironique et percutant en arabe sur la situation politico-religieuse au Moyen-Orient.
Enfin, apparaît sur scène Farah Aridi, avec son poème sur la Prétention suivie, au final, de Chris Khatch qui clôture la soirée avec ses poèmes obscènes, hilarants et comiques, qui feront fuser les rires de toutes parts…

* El-Yafta est une bande de poètes, activistes culturels et performeurs basée à Beyrouth, créée en décembre 2011 par des étudiants de différents milieux dans le but de mettre en place un réseau et une plateforme pour les activités culturelles des jeunes, et créer ainsi une conscience sociale artistique à Beyrouth.

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