Steve Vai, épuisant guitar-hero

Steve Vai : trop de virtuosité tue la virtuosité./Photo DDM, Thierry Bordas

Steve Vai : trop de virtuosité tue la virtuosité./Photo DDM, Thierry Bordas


Le Bikini a fait le plein hier soir, pour son concert de rentrée. 21h : un décor aux symboles vaguement ésotériques, une guitare qui, des coulisses, martyrise les premières notes de la Marseillaise, une silhouette immense surmontée d’un chapeau aux larges bords projetée en ombres chinoises : Steve Vai est sur scène, sourire en coin façon «z’allez voir ce que vous allez voir», et la démonstration est lancée : elle durera 2h45. Près de trois heures de soli vertigineux, de riffs saignants, d’arpèges éblouissants, de larsens assourdissants. Le guitar-hero au CV à faire pâlir tous les gratteux du monde (cet élève de Joe Satriani fut musicien de Zappa, de David Lee Roth et de bien d’autres) pose et cabotine, rock-star jusqu’au bout du médiator, sûr de sa virtuosité et de l’effet que son jeu a sur la salle. Sa musique est exclusivement instrumentale, carrément virile et, reconnaissons-le, un brin assommante. Le maestro se fait tour à tour Hendrix, Santana ou Jimmy Page, et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’eux au moins avaient des compos géniales sur lesquelles ils laissaient parler leur bavarde guitare. Alors oui, bien sûr, ce que Steve Vai sort de ses fidèles Ibanez est proprement monstrueux. Mais cette maestria, cette énergie, cette générosité sont vraiment too much. Les plus beaux et bouleversants solos de guitare viennent du cœur et vont droit au cœur. Trop de virtuosité tue la virtuosité.

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