VIDEO. Manu Lanvin ne marche pas à l’ombre

Sur son nouvel album, fort en goût comme un bourbon mais à consommer sans modération, il se déclare « fils du blues ». Mais Manu Lanvin est d’abord le fils de , dont il a hérité la belle gueule, la forte personnalité et le franc-parler. Par pudeur, ni le père ni le fils ne le claironnent sur les plateaux télé, pourtant Manu Lanvin est à 40 ans l’un des bluesmen français les plus doués, aussi méconnu chez nous que respecté outre-Atlantique, où il est l’invité permanent du mythique producteur de , Quincy Jones, et de sa Jazz Foundation of America.


Bon sang ne saurait mentir… « Mon père et ma mère Jennifer, qui était chanteuse, m’ont fait grandir en musique, raconte Manu dans son studio d’enregistrement de Pigalle. A la maison, les disques de et des Stones tournaient 24 heures sur 24, et leurs amis étaient plus des musiciens que des acteurs : Bernie Bonvoisin de Trust, Corine de Téléphone, Paul Personne, Dani… »

Le fils Lanvin s’est d’abord mis à la batterie. « Puis à la guitare, un peu pour faire plaisir à mon père », avoue-t-il en montrant une antique six-cordes posée sur une chaise. « C’est la guitare que Michel Blanc et mon père trimbalaient dans le film Marche à l’ombre. Le producteur Christian Fechner l’avait offerte à mon père, qui me l’a donnée en me disant qu’elle m’accompagnerait partout. » Il a monté son premier groupe à 13 ans, Caïman. « Que des fils de, sourit-il. Le fils d’un Charlot, dont on piquait les textes, celui de Jacques Villeret à la basse… Nos répétitions étaient la seule sortie que mes parents, très stricts, m’accordaient. »

Sauvetage réciproque avec le rockeur texan Calvin Russel

Son premier concert, à la Fête de la musique à Cergy (Val-d’Oise), a été un déclic. « La scène, c’est ma maison ! » C’est elle qui l’a porté pendant toutes ces années, avec 70 à 100 dates par an. Car ses trois premiers albums n’ont pas connu le succès espéré. « Dans les années 2000, les radios ne voulaient pas de guitare, regrette-t-il, et un jour, on m’a dit carrément : change de métier. Même mes parents n’y croyaient plus. A 33 ans, j’étais dans le trou. On me proposait certes des comédies musicales, le Roi Soleil, Mozart, Dom Juan, mais je ne me voyais vraiment pas avec une chemise à jabot et une épée. Et puis un jour, Paul Personne m’a présenté le rockeur texan Calvin Russel… »

Coup de foudre et sauvetage réciproque : Manu Lanvin lui a offert son dernier album et le musicien américain lui a redonné confiance. « Et puis il y a deux ans, le patron du Festival de Montreux m’a invité et après m’avoir vu sur scène, m’a proposé d’animer la soirée de Quincy Jones. J’étais hyper intimidé… et finalement on a joué jusqu’à 6 heures du matin. Quincy Jones était persuadé que je n’étais pas français ! »

« Son(s) of the Blues » de Manu Lanvin The Devil Blues, Verycords, 14,99 € et 9,99 € en digital. En tournée, le 27 juin à Marne-la-Vallée, le 28 à Lyon, le 3 juillet à Gresivaudan, le 4 à Bourges, le 10 au Montreux Jazz Festival…

EN VIDEO. Manu Lanvin a appris à jouer sur la guitare de «Marche à l’ombre»

 

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