Large cercle d’amis de la guitare, surtout des jeunes, à l’Assembly Hall de l’Université américaine où officie Silvio Schneider dans le cadre d’un cycle de récitals présentés par le Kulturzentrum. Jeans gris, chemise et chaussures noires, cheveux un peu ébouriffés, le guitariste, compositeur et globe-trotter, originaire de Dresde, est de toute évidence à l’écoute et la transmission de toutes les musiques du monde.
On aurait pu croire un instant que ce concert est placé sous le signe de BB, c’est-à-dire entre Bach et le Brésil, mais en fait c’est un peu bien plus que cela. Long chapelet de notes de tous crins pour un bouquet d’air de plus d’une heure, donné d’une traite et entrecoupé d’explications en anglais. Petite réserve : certes, voilà des propos éclairants mais qui déparent à la magie d’un voyage sonore constamment interrompu par des paroles : un concert n’est pas un cours d’initiation à la musique !
Ronde des partitions (J.-S. Bach, Villa Lobos, Andrew York, Fabian Payr, Sting, Luiz Bonfa et Silvio Schneider) de plus d’un horizon où les croisements de style et de genre ont des résonances nouvelles et riches. Toniques et colorés sont ces moments alliant « smooth bossa », rythmes funk, jazz syncopé et pop bondissant, tout en jetant une pincée de flamenco, un zeste de classique, une rasade de percussion et une bonne dose d’ingrédients d’acoustique électronique… Sans oublier parfois certains trémolos à l’orientale comme pour une mélopée cachée au fond de la caisse de résonance de la guitare. Une caisse parfois aussi martelée pour marquer et accentuer rythmes et percussions échappés à un appareillage au pied du musicien…
Joyeuse et sensuelle célébration de la vie qu’un musicien mordu de l’art de pincer les cordes accorde, de toute évidence avec jubilation, à un public attentif et féru d’une guitare qui ne s’en tient pas à une nature figée, au simple accompagnement et aux sérénades conventionnelles…
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