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ne guitare électrique n’a pas seulement besoin d’un amplificateur pour se faire entendre. Il lui faut aussi rassembler les moyens de son développement. Pascal Carreau et Pascal Sansous, les créateurs de la marque paloise Desert Dust Guitars, veulent passer ce cap. Ils se lancent dans une action de financement participatif via le Web. Un système de plus en plus couru et rendu possible grâce à la Toile.
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L’enjeu consiste à multiplier les petites et moyennes participations financières plutôt que de privilégier un seul porteur de capitaux toujours plus délicat à dénicher. Ils misent ainsi sur la notoriété de la plate-forme Kisskissbankbank.com. Un don implique une contrepartie en échange.
« À partir de 5 euros, nous offrons un médiator. Un mug, à 20 euros. Un jeu de micros à partir de 110 euros. Ou une guitare unique à 2 500 euros », explique Pascal Carreau. Il faut non seulement trouver les donateurs mais aussi respecter un délai pour clore sa levée de fonds.
3 500 euros avant juillet
Nos deux Palois doivent atteindre la somme de 3 500 euros avant la mi-juillet. Si tel ne devait pas être le cas, les cartes bancaires des généreux partenaires seront créditées du montant destiné initialement à alimenter le projet. Sans risque. Pour personne. Voilà un an déjà que la marque de guitares « made in Pau » (équipées des excellents micros Crel également réalisés en Béarn) évolue sur le marché des instruments de musique, face à des monstres sacrés. Tant du côté des instruments que des géants de la distribution. « Sur les six ou sept marques françaises, Desert Dust est la seule avec Vigier à produire totalement sa guitare sans faire appel à de la main-d’œuvre de Chine ou d’ailleurs », poursuit Pascal Carreau.
“On a le savoir-faire. Il faut simplement le faire savoir”
« Nous sommes arrivés à un moment où nous avons besoin d’augmenter notre production et de réduire les délais de livraison. L’idée est de disposer d’un stock tampon prêt à être finalisé en cas de commande. On travaille à flux tendus. Il faut compter trois mois pour expédier une guitare. Il nous faut descendre à un mois », ajoute Pacal Carreau.
Poupaud, l’ambassadeur
Les entrepreneurs ne veulent pas se contenter de fabriquer. Leur priorité est désormais de se rendre visible et de s’attaquer à une commercialisation plus adaptée. « Les réseaux de distribution classique ne suivent pas. Pour faire court, ils sont aussi frappés par la crise. Nous allons proposer nos séries directement sur le Web en donnant la possibilité de visionner des démos. Après ces premiers mois, on peut quand même dire que la marque est maintenant reconnue. Mais il faut en vendre davantage. »
En effet, la presse spécialisée a déjà rendu compte des performances obtenues dans les ateliers de Pau. Par ailleurs, le guitariste Yarol Poupaud est en quelque sorte devenu l’ambassadeur de la marque. Il a utilisé la première guitare sortie lors de la dernière tournée de Johnny Hallyday et en dresse des louanges dès qu’il le peut.
John Ashton, ex-guitariste du groupe Psychedelic Furs, tourne aussi depuis peu avec une Desert Dust sur les scènes des États-Unis. « Nous démarrons et nous connaissons les problèmes des entreprises qui se lancent », observent les deux Pascal. « Notre force repose sur notre capacité à proposer du sur-mesure de grande qualité. On a le savoir-faire. Il faut simplement le faire savoir. »
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