Une école dans les cordes de Jipé
Le déclic, c’était en 2011-2012. En teminale S à Paul-Constans, il se décide à s’y mettre à fond. Des trente minutes par semaine qu’il consacrait depuis 2008 à la guitare, Jipé, 19 ans aujourd’hui, passe à treize heures par jour. L’idée était de mettre toutes les chances de son côté pour vivre de sa passion.
Bachelier, il prend la décision de faire une pause d’une année dans ses études mais ne chôme pas. Il gratte à fond, compose, poursuit les cours de piano, de chant. À l’occasion, il touche à la batterie et à la basse.
En septembre 2013, il passe de l’autre côté, celui des profs au sein de l’association Guéret variétés. Une sensation bizarre. « La plupart de mes élèves étaient plus vieux que moi. Le plus âgé avait soixante-dix ans. Et j’avais deux petits de six ans ; ils ont découvert la musique avec moi. »
C’est son prof à lui qui l’a recommandé, de Jeep Guitare. C’est encore via l’association montluçonnaise qu’il a découvert la Music Academy International de Nancy, qu’il va intégrer le 15 septembre pour un an, deux si tout se passe bien. Il a trouvé la porte par un des intervenants réguliers de l’école, également professeur au MAI. « J’ai fait un stage d’un mois là-bas en juin-juillet 2013. »
Il a pu y rencontrer son guitariste fétiche, Steve Vai, jouer avec lui, lui faire signer sa sangle blanche, qui commence à être noircie de noms célèbres, et a passé une audition. Pris dans la foulée, Jipé a préféré attendre. « Je n’étais pas prêt. » Il a choisi de se rôder avant. Il sort d’une tournée de sept mois, avec un chanteur montluçonnais, en Auvergne et Limousin.
Il a continué de prendre des cours à Jeep Guitare, avec les trois profs de l’école. « J’y allais quatre fois par semaine. » Ont-ils reconnu un talent à pousser ? « Le talent, c’est avoir envie de bosser », répond Jipé, modeste. Timide surtout. Il va devoir se faire violence. Au MAI, il y a un concert tous les deux jours, d’artistes ou d’élèves.
Seher Turkmen
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