On a appris le décès, mercredi à Montpellier, du guitariste Manitas de Plata, à 93 ans.
Le guitariste gitan Manitas de Plata est décédé dans la nuit de mardi à mercredi dans une maison de retraite à Montpellier, a annoncé mercredi sa fille Françoise. Il était âgé de 93 ans. C’est lui qui a contribué à populariser le flamenco en France, enflammant les soirées tropéziennes des années 60, avant d’entamer une carrière internationale.
L’autodidacte. De son vrai nom Ricardo Baliardo, il naît en août 1921 dans la roulotte familiale, à Sète, dans l’Hérault, d’un père marchand de chevaux. Dès neuf ans, il maîtrise la guitare, encouragé par son oncle, sans pourtant savoir lire une note. Pendant une dizaine d’années, la musique sera pour lui, un revenu d’appoint. Il écume ainsi, guitare à la main, cafés et terrasses.
Le prince du flamenco a vendu près de 100 millions de disques. Le guitariste est repéré à l’occasion de l’exposition, à Arles, d’un de ses amis photographe d’art, Lucien Clergue. Manitas de Plata réalise alors, poussé par un admirateur, son premier album en 1965. C’est le début d’une carrière internationale. Devenu Manitas de Plata (littéralement “petites mains d’argent” en espagnol, mais plutôt “doigts de fée”) le jeune gitan commence à fréquenter Cocteau, Brigitte Bardot et Dali. Devenu son ami, Picasso lui-même se serait exclamé : “il vaut plus cher que moi”.
En 1968, c’est ce virtuose que choisit de présenter Brigitte Bardot dans le B.B Show :
Manitas de Plata, considéré un temps comme l’artiste européen le plus connu au monde, laisse une œuvre immense avec plus 80 disques enregistrés et près de 100 millions d’albums vendus à travers le monde. Pourtant, cet artiste “aux mains d’argent” vivait ruiné et malade. L’été 2013, il avait confié sa détresse à La Dépêche du Midi: “Je suis ruiné et malade, aidez-moi !”.
Entre 24 et 28 enfants. Devenu riche, cet amateur de grosses voitures et volontiers flambeur, consacre ses confortables revenus à l’entretien de sa “tribu”, composée de 80 personnes. Le musicien confiera aussi avoir “plusieurs femmes illégitimes”, sans savoir exactement combien d’enfants il a engendré – entre 24 et 28. Manitas de Plata en a reconnu au moins 13.
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