Jean-Charles Guichen est l’un de ces artistes tombés dans la musique bretonne étant petit. Né à Quimper en 1970, ses parents écoutaient des chants en breton, des soeurs Goadec à Dan ar braz, en passant par Glenmor.
À l’âge de six ans, le jeune garçon prend des cours de guitare classique, mais s’ennuie très vite. Il préfère l’improvisation. Dans la famille, son frère Fred se passionne aussi pour la musique, mais lui choisit comme instrument l’accordéon diatonique.
À 16 ans, Jean-Charles et son frère créent le groupe Ar re yaouank, au grand dam de leurs parents. « Quand nous avons arrêté l’école pour tenter une carrière musicale, ils ont eu peur ». Mais leur décision a porté ses fruits. En plus d’être le groupe populaire des années 1990 dans les festoù-noz, ils se font remarquer aux Transmusicales de Rennes, aux Francofolies de La Rochelle, à l’Élysée Montmartre…
Des festoù-noz à l’international
« Nous sortions les gens des boîtes de nuit. Je suis fier de dire que nous sommes de ceux qui ont permis de rendre le fest-noz populaire », souligne Jean-Charles. Passé de deux à cinq membres au fil des années, le groupe a fini par se séparer pour que chacun mène à bien des projets musicaux personnels. En 1996, Jean-Charles monte le groupe PSG avec Jacques Pellen et Soig Siberil. Il sort son premier album solo en 1998, un mélange de musiques jazz et bretonne.
Mais c’est réellement avec son frère Fred qu’il mettra les pieds hors des frontières françaises, après avoir décidé de travailler à nouveau ensemble. Leur duo, Les Frères Guichen, tourne à l’international devant un public d’expatriés bretons : Tahiti, Taïwan, Indonésie, Cambodge, Japon, Pakistan…
Ils sont invités en 2008 par le groupe Trust pour faire la première partie d’un de leurs concerts au Zénith de Paris. « Nous étions devant un public de métalleux qui n’a pas l’habitude d’écouter notre répertoire. Nous avions besoin seulement de deux chaises et de deux micros sur scène », confie Jean-Charles, un sourire au coin des lèvres. Le public, conquis, avait les bras levés à la fin de leur prestation.
Un album plus rock
Aujourd’hui, l’artiste partage son temps entre les concerts avec Fred et sa carrière solo. Amoureux de la Bretagne et installé à Saint-Quay-Perros avec sa femme et ses trois garçons depuis 2008, il garde aussi du temps libre pour peindre, pêcher aux Sept-Îles, jardiner et bricoler, une guitare acoustique jamais très loin.
Son dernier album sorti en 2013, Chadenn denel, qui signifie Chaîne humaine, est différent des précédents. « Je me demande même si c’est de la musique bretonne. C’est un mélange de plusieurs univers, avec un accent mis sur le rock’n’roll », avoue l’artiste.
Jean-Charles est accompagné sur scène d’un bassiste, d’un batteur, d’un claviériste, d’une violoniste, et d’un guitariste électrique. Il a composé seul les musiques mais écoute les propositions des autres et n’hésite pas à faire des arrangements. Débutée en 2013, leur tournée continue et un nouvel album est en préparation.
Depuis le début de sa carrière, son meilleur souvenir reste le concert d’Ar re yaouank aux Vieilles Charrues en 2010, où le groupe s’est reformé pour l’occasion. « Quand j’étais petit, j’avais fait un dessin de mon futur groupe sur scène devant des milliers de personnes, et mon rêve s’est réalisé ce jour-là. »
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