La guitare comme langage universel

Deux guitares acoustiques, une technique incroyable, de l’énergie, de la générosité, les deux virtuoses mexicains ont l’art de captiver les foules, comme à Rock Werchter à nouveau ce week-end.

Rodrigo et Gabriela ont commencé dans un groupe de métal, avant de jouer dans les rues et les bars de Dublin où ils se font remarquer pour leurs reprises de classiques de Metallica ou Led Zeppelin, notamment. Depuis, ils ont enchaîné les albums, les tournées dans le monde entier, ils ont joué à la maison Blanche ou collaboré à la bande originale de Pirates des Caraïbes… Et le duo a sorti son sixième album, 9 Dead Alive. Un retour aux sources et à deux, après une collaboration avec un orchestre cubain pour l’album précédent.

Ce 9 Dead Alive rend hommage à «des gens qui ont fait quelque chose de bien pour l’humanité », dit Gabriela. «Ce sont des gens qu’on connaît moins, par rapport à Martin Luther King ou Gandhi, par exemple. Cet album s’appelle 9 Dead Alive parce les actions de ces gens sont toujours bien visibles et nous affectent encore. Il y a une dernière chanson, Torito qui est un hommage à la nature et aux animaux qui nous rendent plus humains ».

Après six albums, les deux guitaristes ne sont toujours pas en panne d’idées: «On manque plutôt de temps, on est beaucoup en tournée, sourit Rodrigo. Mais des idées, on en a plein. Quand on a quelques minutes, on jamme et on enregistre. Après il faut prendre le temps de s’asseoir et de travailler tout ça pour en faire un album. »

Au fil des années et des albums, le travail technique au métronome a laissé place au plaisir de jouer et de créer. «Maintenant, on est plus dans le plaisir, on joue, on se laisse aller et on voit ce qu’il en sort. On laisse les choses arriver naturellement. »

Mais, poursuit Gabriela, «on ne se dira jamais “oh, c’est bon comme ça”. Toutes les notes qu’on joue signifient quelque chose pour moi. Je pense que les gens le ressentent. C’est très important quand on est artiste, quel que soit son domaine, de toujours donner. Pas seulement recevoir des applaudissements ou l’approbation du public. C’est ma musique, je la joue pour vous, et elle a du sens pour moi ».

Sans concession

Quand on leur demande de quoi ils sont le plus fiers aujourd’hui, ils sourient, réfléchissent un instant, et c’est finalement Gabriela qui répond: «Au début quand on a commencé dans la rue, dans des bars… On nous disait de mettre des paroles, de faire des trucs sympas pour les radios sinon, ça ne marcherait jamais. On a dit ok, tant pis. On doit faire ce qui nous correspond. On n’est pas intéressés par le fait de faire un tube pour la radio pour devenir célèbres. On a décidé de faire les choses comme ça. Et on a tenu depuis le premier album et on joue dans le monde entier, dans des festivals de rock avec seulement deux guitares. On est satisfaits de ça et un peu surpris aussi. Mais on fait ce qu’on aime. »

+ Rodrigo y Gabriela, «9 Dead Alive », Pias

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