Thibault Cauvin: la guitare sans bandouillère

 

Thibault Cauvin photo1.jpgChez les Cauvin, la
guitare est congénitale. Dès sa cinquième année, Thibaut a mis ses pas dans
ceux de son père, Philippe, guitariste et compositeur. Avec un enthousiasme qui
le porte au conservatoire, -Bordeaux d’abord  où il est né, puis Paris – le voilà lauréat de treize prix
internationaux à vingt ans. Le répertoire classique lui ouvre des chemins tout
neufs dans lesquels il s’engouffre : Ne consacre-t-il pas son nouveau
disque, gravé chez Sonymusic, à Scarlatti ? C’est donc pour la guitare
qu’il retranscrit vingt sonates, soigneusement choisies parmi les 555 que le
compositeur baroque a écrites pour le clavecin. Le résultat est formidable. Et
pour ouvrir tous les possibles à cet instrument, créé il y a seulement cent ans
dans la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, il a demandé  à son luthier bordelais, Jean-Luc Joie,
de mettre au point un système d’amplification « révolutionnaire ». C’est que, à
côté d’autres cordes tel le violon, cet instrument souffre d’un manque de
puissance. Thibaut Cauvin s’avoue ravi de son nouveau modèle : Non
seulement le volume en est amplifié, mais aussi, « les couleurs et le dynamisme
».  Il l’a d’ailleurs prouvé à
l’église des Dominicains de Montpellier, lors du Festival international de
guitare, en réussissant à dominer l’acoustique  tout à fait
déplorable du lieu. Aujourd’hui, à vingt-neuf ans, Thibaut Cauvin travaille
pour que la guitare vive pleinement avec son temps, qu’elle s’essaie à de
nouveaux territoires, quitte à ce que la guitare devienne parfois percussion. Il
cherche aussi à élargir son répertoire en invitant les compositeurs
contemporains à écrire pour elle. « Sa jeunesse, entre violon et clavecin,
affirme Thibault, permet d’en faire un instrument actuel qui profite de l’aura
de ses cousins du rock et du folk ». Pour appuyer cette ouverture, il multiplie
les expériences, les publics et les chemins de traverse. On l’applaudit dans le
monde entier, tout autant dans les auditoriums prestigieux que dans les stades
africains. Interprète international et prolixe (plus de cent concerts annuel
autour de la planète) il est rarement de passage à Paris. Ne le manquez surtout
pas. Ce musicien, qui affirme fermement sa volonté d’être libre, artistiquement
et humainement, qui ne craint ni d’être prodige, ni d’être provocateur face aux
puristes de la grande musique, mêle les genres, explique, raconte, enchante, heureux
de faire partager son énergie et sa passion pour la guitare. A découvrir
d’urgence.

Festival de guitare
d’Issoudun , le 1 et le 2 novembre (02.54.03.08.18), Guyancourt le 16.

VOIR UN EXTRAIT DE SON CONCERT A L’EGLISE DES DOMINICAINS A MONTPELLER

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