Jouant avec sa guitare en forme de crâne, le chapeau piqué d’une plume, une larme maquillée sous l’œil, Yodelice est un personnage singulier. Créé et incarné par Maxim Nucci, il s’est fait un nom sur la scène musicale française depuis 2009 et son premier single «Sunday with a Flu». Il se produira vendredi 10 juillet à Pratgraussals.
Pourquoi avoir fait le choix de vous créer un alter ego musical ?
J’ai toujours été fan des propositions artistiques qui étaient un peu plus que de la musique, à l’image d’artistes comme David Bowie avec Ziggy Stardust ou les albums concepts de Gainsbourg avec Gainsbarre et Melody Nelson. J’avais envie d’un personnage qui me permette d’évoluer dans un monde imaginaire dans lequel il n’y a aucune limite au fantasme et au rêve.
Sur scène, avez-vous le sentiment de jouer un personnage différent de vous-même ?
La proposition artistique de départ de schizophrénie est devenue totalement assumée. J’avais un peu l’impression d’enfiler la peau d’un personnage comme on peut l’enfiler au théâtre. Aujourd’hui ce personnage a pris totalement possession de moi, moi possession de lui. Je porte les mêmes chapeaux ridicules dans la rue, je ne me maquille pas encore par contre (rires).
Votre notoriété et l’expérience des tournées ont-elles changé votre approche avant de monter sur scène ?
Ça m’a changé énormément de choses. À la base, avec Yodelice je voulais faire un projet qui soit un peu ma bulle, mon exutoire artistique, et je pensais que ça allait rester totalement confidentiel. Ça a pris beaucoup plus d’ampleur qu’espéré dans mes rêves les plus fous. Je ne m’imaginais pas une aventure comme ça, de jouer dans des salles pleines, avec un public que j’adore, qui aime la musique et qui est là pour passer du bon temps. On a un vrai échange et je me sens extrêmement privilégié. Ça me nourrit, ça m’épanouit dans ma vie de tous les jours. Yodelice m’a beaucoup apporté dans ma vie.
Que pensez-vous des manifestations provoquées par les intermittents du spectacle qui pourraient menacer Pause Guitare ?
Personnellement j’ai été intermittent très longtemps. Ce régime soutient énormément la culture car sans intermittents il n’y a pas de télévision, de théâtre, de cinéma… Il n’y a plus rien. C’est important de le préserver car nous sommes très riches de ça en France. Le problème est que tout le monde ne comprend pas vraiment ce qu’est un intermittent du spectacle ni leurs revendications. Je pense que leur message devrait être plus centralisé.
Avez-vous des projets pour la suite de votre carrière ?
Oui tout à fait. Je suis déjà en train de mixer mon album live qui va bientôt sortir. Ce sera une première pour moi. Il a été conçu dans toute la France, avec des extraits venant de différents concerts. C’est un petit tour de France.
Be the first to comment