Kiki Crétin ou le roi de la guitare

Kiki Crétin

Kiki Crétin ou le roi de la guitare

Il a une sacrée dégaine, Kiki Crétin. Haut de forme, manteau style baroque et cheveux longs, brandissant fièrement sa guitare. Mais dès que ses doigts s’activent sur le manche de sa gratte, on ne le voit plus. On l’écoute.

Cet habitant de Porrentruy a d’ailleurs charmé des oreilles expertes, puisqu’il a été, avec 100 autres guitaristes solistes, présélectionné pour la finale du concours américain «Guitar Gods», soit littéralement «les dieux de la guitare». Rien que ça.

«C’est une personne très proche qui a repéré ce concours. Elle m’a laissé deux solutions: soit je m’inscrivais moi-même, soit elle m’inscrivait de force. Je ne savais pas trop quoi en penser, mais je me suis lancé», se souvient Kiki Crétin, guitariste du groupe de rock Silver Dust, bien connu dans notre région.

En tête des votes

Et il a bien fait de se lancer, le bougre! A seulement 24
heures de la fin des votes, le soliste est en tête du classement, ce qui lui assure – presque – une place pour la finale du concours, le 19
février, à Miami aux Etats-Unis.

«Nous sommes quatre à nous disputer le haut du classement. Les gens votent en cliquant sur la mention «j’aime» de ma vidéo de démonstration sur Youtube. A la fin, les huit candidats ayant le plus de votes vont, en principe, faire le voyage à Miami. J’ai vraiment de la peine à croire ce qui m’arrive. Je suis très touché par la mobilisation des Jurassiens dans un premier temps, puis maintenant, des Romands en général. Même si je n’atteins pas la finale, dans tous les cas, c’est une réussite énorme!»

Car malgré cette percée fulgurante dans le classement – il cumule presque le double de votes que la majorité des participants – Kiki Crétin garde la tête sur les épaules. «Certains des guitaristes sont sponsorisés par des marques de guitares ou d’amplificateurs, voire par des gros labels de musique. Donc, tout est encore possible», relativise-t-il.

Succès au rendez-vous

Si le guitariste reste modeste, il semblerait bien qu’il ait malgré tout une bonne étoile. Car celui qui brille aujourd’hui sur scène, a par le passé brillé sur la glace des patinoires de Bienne et d’Ajoie, en tant que gardien de but. «J’ai commencé comme professionnel dans le hockey à 16 ans et demi. Avec ma première paie, je me suis offert une guitare, mais j’ai vite abandonné après que ma voisine m’ait dit que depuis que je jouais dans le garage de la maison, il n’y avait plus de mulots dans les champs», raconte l’Ajoulot, hilare.

Mais à 24 ans, Kiki Crétin ressort sa gratte et se met aux gammes. «Ce sont des guitaristes comme Yngwie Malmsteen et Steve Vai qui m’ont redonné goût à la création et à la virtuosité. Et le plus fou, c’est que ce sont eux qui jugent le concours Guitar Gods. Les rencontrer serait le truc le plus dingue qu’il puisse m’arriver.»

Mais encore mieux que simplement les rencontrer, Kiki Crétin peut rêver de beaucoup mieux. «Le gagnant du concours signera dans le label d’Yngwie Malmsteen et pourra même partir en tournée avec lui pour la première partie de ses concerts», explique-t-il, en gardant son calme, mais non sans espérer une envolée magistrale pour lui et son groupe.

Cercle d’initiés

Bon, d’accord, les «Guitar Gods», les tournées mondiales, un concours à Miami et les solistes de légende vendent du rêve. Mais Yngwie Malmsteen, ça résonne moins que Johnny Hallyday, non? «Le solo est quelque chose de relativement méconnu en Suisse, je ne sais pas pourquoi. Dans les années 1980, c’était vraiment la mode, surtout aux Etats-Unis. Yngwie Malmsteen est une vraie légende, avec des solos de musique classique ou baroque, revisités façon rock. Malgré tout, le succès des solistes s’est essoufflé dans les années 1990. Mais depuis cinq ans, c’est un style qui revient sur le devant de la scène, notamment en Allemagne», explique Kiki Crétin.

Une chose est sûre, voir un Jurassien mettre le feu à une scène à Miami, c’est quelque chose qui doit valoir le détour!

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