Le secret de cette réussite ? La décision de l’enseignant de remplacer les flutes à bec, clarinettes et autres instruments à vent par la guitare, instrument populaire auprès des jeunes.
« Lorsque la direction de l’école m’a approché en 2009, il ne restait plus que deux groupes de 1re secondaire, ce qui était loin d’être suffisant pour continuer. L’intérêt des élèves était au plus bas et il n’y avait plus de professeur de musique à temps plein », souligne M. Pelchat.
Ce dernier ajoute qu’à ce moment, l’école n’avait pas de budget pour l’achat d’instruments. « On a emprunté des guitares venant de l’école secondaire Saint-Anselme. Même si elles n’avaient pas servi depuis des années, elles ont fait plus que l’affaire au départ », poursuit l’enseignant qui s’est inspiré d’un programme offert à l’école L’Aubier de Saint-Romuald pour lancer celui en vigueur à Saint-Damien.
L’engouement est tel que l’établissement scolaire offre, cinq ans plus tard, trois programmes distincts : le « profil guitare », par le biais duquel les participants suivent un cours de guitare par jour, « l’option guitare » avec quatre cours par semaine, ainsi que le cours régulier de deux cours par semaine.
Le cours de musique est obligatoire pour tous les élèves de 1re secondaire, mais on retrouve aussi des étudiants à tous les niveaux, certains ayant poursuivi jusqu’en 5e secondaire. « Au début, j’enseignais à temps plein en éducation physique et j’ai introduit peu à peu les cours de guitare à mon horaire. Cinq ans plus tard, 100 % de ma tâche est consacrée à la musique », signale M. Pelchat qui ajoute que de quatre périodes de guitare par cycle en 2009, on en retrouve 20 cinq ans plus tard.
Le musicien-enseignant mentionne que la base de ses cours est axée sur la musique des années 50 à aujourd’hui et que ses étudiants en profitent, au fur et à mesure, pour développer un style qui leur est propre.
La piqure de la musique
Quelques étudiants rencontrés, qui en sont pour la plupart à leur dernière année à Saint-Damien, ne tarissent pas d’éloges envers leur enseignant qui, soulignent-ils, a su leur transmettre sa passion pour la musique.
C’est le cas notamment pour Jérémie Boily qui s’est rapidement tourné vers la guitare basse dès sa deuxième année au secondaire. Il a formé son premier groupe cette même année avec Alexis Goulet, jeune prodige d’Armagh qui a également éclos sous la férule de François Pelchat.
Le jeune homme, qui souhaite devenir policier, n’écarte pas la possibilité d’étudier en lutherie si son rêve premier ne se réalise pas. Il en va de même pour Anthony Lachance qui, s’il dit beaucoup aimer la guitare, est encore plus attiré par l’aspect fabrication de l’instrument.
« La musique en général ne me disait pas grand-chose avant d’arriver au secondaire », souligne pour sa part Charles Gagnon, adepte de la guitare électrique et de la musique « heavy métal ».
D’autres comme Véronique Royer ou Laurence Mercier ont développé un goût prononcé pour la guitare acoustique, la première écrivant d’ailleurs des chroniques musicales dans le journal de l’école. « Je ne cherche pas seulement à jouer de la guitare, mais aussi à comprendre l’évolution de la musique et, surtout, comment les groupes s’en servent pour transmettre leurs messages », précise-t-elle.
Tommy Guillemette, qui joue du piano, ainsi que Chrystelle Lacasse-Aubin ont aussi développé une attirance pour le chant. Ils ont joint le groupe vocal l’Air du Temps. De beaux exemples qui démontrent que lorsque la passion s’en mêle, l’éducation devient tellement plus amusante!
Du stage band à l’orchestre
Avec la mise au rancart des instruments à vent il y a cinq ans, on assistait par le fait même à la fin du stage band de l’école secondaire de Saint-Damien. Aux guitares électriques et acoustiques se sont ajoutés, au fil du temps, d’autres instruments à cordes comme la guitare basse et le piano, ainsi que la batterie et le chant.
Les participants profitent d’ailleurs de la remise des prix méritas ou encore du concours secondaire en spectacle pour se produire sur scène. Le tout en collaboration avec la Maison de la culture de Bellechasse. « C’est important pour les musiciens, peu importe leur âge, de se produire sur scène. C’est un peu comme leur examen de fin d’année », signale François Pelchat qui évolue au sein de diverses formations rock de la région.
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